Pourquoi un moratoire sur la CSRD serait contre-productif pour la compétitivité et la durabilité des entreprises françaises
10/25/20243 min lire


La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) vise à transformer l'économie européenne pour l’aligner sur des objectifs de durabilité. Cependant, certains acteurs, éconnomiques et politiques suggèrent un moratoire, invoquant une surcharge réglementaire qui affecterait la compétitivité. Cet article démontre pourquoi un tel moratoire pourrait freiner non seulement la compétitivité des entreprises françaises mais également leur résilience à long terme.
1. La CSRD : une opportunité de compétitivité, pas un frein
Contrairement à ce qui est avancé, les normes RSE permettent aux entreprises de devenir plus compétitives. Les grandes entreprises, notamment celles déjà soumises aux exigences de la NFRD, démontrent que l'adoption de ces pratiques durables améliore leur attractivité auprès des investisseurs et des clients soucieux de l'impact social et environnemental.
2. La transition vers la durabilité est inévitable : autant être précurseur
Dans un contexte où les marchés financiers et les consommateurs exigent davantage de transparence et de pratiques responsables, il serait risqué pour la France de retarder sa transition. Les entreprises ayant déjà entamé ce virage verront un avantage stratégique dans les années à venir, en particulier face à une demande croissante pour des produits et services durables.
3. Un moratoire entraînerait des incertitudes pour les entreprises
Le co-fondateur d’EcoVadis souligne que les retards ou changements incessants dans les régulations compliquent la planification des entreprises. Reculer les dates de mise en œuvre introduirait une instabilité qui rend la conformité plus coûteuse et complexe
4. Les bénéfices sociaux et environnementaux de la CSRD surpassent largement les coûts
La CSRD impose des rapports détaillés sur l’impact des entreprises, mais ces exigences sont essentielles pour que les entreprises deviennent plus résilientes face aux risques environnementaux et sociaux. Le retour sur investissement se traduira non seulement par une réduction des coûts liés aux risques climatiques, mais également par une meilleure réputation et un accès facilité aux financements verts.
5. La CSRD ne se résume pas à une accumulation de points de données : elle favorise la flexibilité et la transparence
Il est réducteur de percevoir la CSRD comme une simple multiplication des indicateurs. En réalité, la directive met en avant la flexibilité pour les entreprises quant aux indicateurs de durabilité les plus pertinents à rapporter selon leur secteur et leurs impacts spécifiques. Cette approche favorise une adaptation intelligente aux réalités de chaque entreprise.
Le véritable objectif de la CSRD n’est pas d’imposer des contraintes arbitraires, mais bien de promouvoir une transparence accrue et une comparabilité dans les pratiques de durabilité. En alignant les rapports de durabilité sur des normes standardisées, les entreprises peuvent offrir une image claire et cohérente de leurs efforts. Cette clarté est non seulement valorisée par les investisseurs, mais elle est également cruciale pour les consommateurs et partenaires qui souhaitent choisir des entreprises engagées dans une démarche durable.
Enfin, il est probable que des pistes de simplification existent pour alléger la charge administrative des entreprises sans toucher au cadre de la CSRD. Une telle approche pourrait inclure la simplification des processus bureaucratiques ou la réduction des délais administratifs, des mesures qui permettent de maintenir la compétitivité sans compromettre l'engagement envers la transparence et la durabilité.
En conclusion, Plutôt que de reculer face à la CSRD, la France gagnerait à prendre la tête de cette transformation en montrant que la compétitivité et la durabilité peuvent être alignées. Adapter les ressources pour soutenir les PME et les ETI dans cette transition serait une stratégie plus judicieuse qu’un moratoire qui risquerait de laisser la France à la traîne en matière d’innovation durable.