Quand la chaîne de valeur devient un révélateur stratégique : retour d’expérience d’un atelier co-animé avec Isabelle Soret (Un-Pakt)

La chaîne de valeur est souvent perçue comme un concept théorique, familier mais abstrait. Pourtant, lorsqu’on l’explore collectivement, elle se révèle être un formidable miroir de l’entreprise : ses forces, ses fragilités, ses angles morts… et ses leviers de développement.
C’est précisément ce que nous avons observé lors de l’atelier que j’ai récemment co-animé avec Isabelle Soret, fondatrice de Un-pakt, aux côtés d’une équipe pluridisciplinaire d’une entreprise engagée dans sa transformation.

1. Une diversité de participants, un atout majeur

Nous avions réuni autour de la table des représentants de l’ensemble des fonctions clés : direction, opérations, commercial, finances, RH, supply chain… Cette pluralité de points de vue a immédiatement enrichi les échanges.
Chacun connaissait globalement la chaîne de valeur, mais rarement dans son intégralité. La verbaliser et la documenter ensemble s’est révélé beaucoup plus complexe que prévu, tant les interactions réelles entre services diffèrent des schémas théoriques.

2. Redécouvrir l’entreprise à travers sa chaîne de valeur

L’un des enseignements marquants de l’atelier est la capacité de la chaîne de valeur à révéler des actifs ou ressources sous-utilisés, parfois même méconnus.
Ces éléments, une fois mis en lumière, deviennent de véritables opportunités de développement, qu’il s’agisse d’expertises internes, de données inexploitées, de relations fournisseurs ou encore de savoir-faire opérationnels.

La chaîne de valeur agit alors comme un scanner stratégique : elle expose ce que l’entreprise possède… mais n’exploite pas pleinement.

3. L élargissement du périmètre : l’importance des parties prenantes

L’un des moments clés de l’atelier fut l’intégration des parties prenantes élargies : collectivités, partenaires, prestataires, clients utilisateurs, mais aussi acteurs indirects.
Cet exercice, souvent sous-estimé, conduit à une réanalyse profonde des responsabilités de l’entreprise, bien au-delà de ses activités immédiates.
Il ouvre la porte à une compréhension plus systémique de son impact – social, environnemental, économique – tout en permettant d’identifier où se situent réellement les leviers d’influence.

4. L’analyse d’impact : un révélateur parfois déroutant

Si la chaîne de valeur a déjà demandé un effort collectif conséquent, l’analyse d’impact a surpris par sa richesse. Les participants imaginaient un exercice relativement simple ; ils ont découvert une démarche rigoureuse, exigeante et souvent introspective.

Ce travail a mis en évidence des risques potentiels pouvant devenir critiques pour la pérennité de l’entreprise,mais aussi des zones d’impact positives à amplifier.

L’analyse d’impact devient alors un outil puissant : elle confronte l’intuition au réel et oblige l’organisation à clarifier ses priorités.

5. Un résultat riche, fondation d’une feuille de route stratégique

Au terme de l’atelier, les participants ont exprimé deux sentiments :

• la fierté d’avoir produit un diagnostic complet et partagé,

• et la prise de conscience du chemin à parcourir.

Le travail réalisé constitue désormais une base solide pour construire une feuille de route stratégique, à la fois réaliste, alignée avec la vision de l’entreprise et ancrée dans ses responsabilités élargies.

Conclusion : la chaîne de valeur et son analyse d'impact, bien plus qu’un exercice théorique

Ce retour d’expérience confirme une conviction : lorsqu’elle est menée de manière collaborative et structurée, la chaîne de valeur n’est pas un simple outil théorique mais débouche sur des résultats concrets directement exploitable par l'entreprise.
Elle devient un levier d’intelligence collective, un accélérateur de transformation et, surtout, un point d’ancrage pour repenser la stratégie de l’entreprise dans un monde où ses impacts ne peuvent plus être ignorés.